C'est le début du Printemps au ruisseau de la Brasserie!

Explorations Hivernales (du 3 février au 16 mars 2013)

Première exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne)


Carte du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Gracieuseté du Club des ornithologues de l'Outaouais.


Aujourd'hui (3 février 2013), nous avons exploré pour la première fois la zone 5 du ruisseau de la Brasserie (zone rouge). La température était clémente et il y avait un peu de soleil. Le terrain était très accidenté mais heureusement, nous avons l'expérience des endroits difficiles d'accès. Voici ce que nous avons trouvé:

Exuvies désséchées de la Spongieuse (Papillon).


Des polypores sur de nombreux arbres...


La zones 5 du ruisseau de la Brasserie était jonché de crottes de Cerfs de Virginie. Cette abondance de selles démontre que les Cerfs de Virginie se tiennent sur ce territoire durant le jour.


Des traces laissées par plusieurs cerfs étaient visibles sur le terrain et autour de la berge du ruisseau gelé. Les Cerfs de Virginie font le tour de la zone 5 durant la journée pour se nourrir.


Bois rongé. On a vu des arbres coupés par des Castors du Canada, surtout près de la berge (près du secteur urbain).


De nombreux arbres ont perdu leur écorces pour diverses raisons.


Voici les premiers oiseaux que nous avons vus (près du secteur urbain): une bande d'au moins 30 Jaseurs boréaux!


Ils mangeaient des baies noires qui semblaient provenir d'un arbuste, le Nerprun. Cette espèce arbustive est considérée comme envahissante en Outaouais.


Dans cette zone, les Jaseurs boréaux semblent peu farouches. Nous nous sommes assises pour les observer. Ils s'approchaient de nous au fur et à mesure...


Soudain, sur le ruisseau...des biches!



Ces photographies ont été prises de loin. Durant notre exploration nous avons vu au moins 6-7 Cerfs de Virginie! Nous avons aussi suivi leur piste.


Le premier nichoir du COO que nous avons vu était occupé par deux Écureuils noirs!


Trace d'Écureuil gris ou noir. Il y en avait même sur la berge.


Étrange écoulement de sève orange figé par le froid.


Au bord de la berge...


De l'autre côté de la rive à la végétation plus touffue, il y a un territoire des Cerfs de Virginie (près du secteur des autoroutes). De nombreux arbres à l'écorce arrachée en ont fait les frais...


De loin, l'embranchement vers Gatineau ...


Vue sous le pont. On accède à l'autre côté de la rive.


Nid de Merle d'Amérique ou de Grive. Preuve qu'il y a des oiseaux nicheurs.


Nichoir du COO près de l'ilot marécageux. L'endroit est difficile d'accès.


Les Quenouilles trahissent un lieu très marécageux.


Beaucoup de Cerfs de Virginie se tiennent dans cette clairière pour se cacher et se nourrir.


Autre vue du marécage.


Arbre déraciné avec l'un des nichoirs à Canard branchu du COO.


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Deuxième exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne)


Carte du ruisseau de la Brasserie du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Les zones rouges sont celles que nous avons explorées aujourd'hui.


La tempête de neige du vendredi 8 février 2013 a recouvert le ruisseau de la Brasserie d'un long manteau blanc épais. Le dimanche 10 février vers 11 heures du matin jusqu'à 15 heures, nous avons à nouveau exploré la zone 5 et longé la zone 4 (autoroute de la Gatineau) et la zone 3 (jusqu'à l'école secondaire de l'Île). À cause du beau temps, nous avons vu des pécheurs creuser la glace du ruisseau. Peu d'animaux en vue durant le jour, sauf trois Pics chevelus et deux Mésanges à têtes noires aperçu dans la zone 5 et environ 4 Corneilles d'Amérique dans les zones 4 et 3. Vers 14 heures, nous sommes revenues sur nos pas vers la zone 5 où nous avons aperçu 4 belles biches. Nous avons également relevé des empreintes d'animaux dont certains excréments nous ont laissé perplexes!

Ruisseau de la Brasserie, au bord de la berge (zone 5).


Au début de l'après-midi, les Cerfs de Virginie fréquentent la zone 5 dans un site d'alimentation et de repos bien à eux (du côté des autoroutes). Ils mâchent les bourgeons en se couchant dans la neige. Une façon de ne pas les effaroucher est de s'asseoir et de les observer tranquillement...


Remarquez leur pelage fourni hivernal. L'un d'eux nous a filé sous le nez comme une flèche! On a tellement été prises par surprise que nous avons cru avoir affaire à un gros chien brun ou un homme fou!


Ce n'est pas du colorant, mais de l'urine d'un Cerf de Virginie d'une couleur verte inhabituelle (zone 5, près du secteur urbain). Les autres marques d'urine de cette espèce avaient leur couleur jaunâtre.


Sur l'autre côté de la rive sur le territoire des cerfs (zone 5), le même Cerf de Virginie a laissé encore sa marque...Nous sommes les seules personnes à avoir fréquenté ce coin.


Encore plus étrange...Un peu plus loin, un prédateur a régurgité son repas de Mulot qu'il venait tout juste d'avaler. Les traces de sang nous laisse perplexes: est-ce le sang du prédateur ou du Mulot?


Trace laissé par le prédateur du Mulot: un Chat domestique (zone 5, près du secteur urbain)


Pic chevelu femelle (zone 5)



Pic chevelu femelle (zone 5)


Marécage pas loin de l'hôtel Hilton à proximité de l'autoroute de la Gatineau (zone 4). On note plusieurs nichoirs du COO.


Site marécageux (zone 4).


En longeant l'autoroute de l'Outaouais, la glace du ruisseau fond par endroit (limite zone 4). Les Cerfs de Virginie explorent le boisé de feuillus près du sentier balisé, le bord de l'autoroute et se promènent sur le ruisseau. La zone 3 est très marécageuse et révèle plusieurs nids d'oiseaux nicheurs et bien d'autres espèces animales...


Bond d'une Souris à pattes blanches, espèce de petit rongeur surtout nocturne qui fréquente les régions boisées. Elle est la proie d'un grand nombre de prédateurs: buses, hiboux, renards, moufettes, raton laveurs, chats, etc.


Traces d'Écureuil gris ou noir.


Multitude de traces de Ratons laveurs dans la boue en dessous du pont de l'autoroute de l'Outaouais. Cette espèce, qui s'est acclimatée en milieu urbain, aime surtout vivre près des marécage et des cours d'eau. Les Ratons laveurs fréquentent également les forêts mixtes ou feuillus.


Traces de Goélands.


Autre traces d'oiseaux, probablement un Pigeon biset.


Présence de terrier sans doute celui d'un petit rongeur à cause des traces laissées dans la neige à proximité.


Dans la zone 3 du ruisseau, la forêt est essentiellement composée de feuillus (en photo, un Bouleau) à l'exception d'un unique conifère.

Arbre près de la berge rongé par un Castor du Canada.


Arbuste fruitier envahissant, le Nerprun, est situé près de la berge.

Introduite en Amérique du Nord en guise de haie ou de brise-vent, le Nerprun est un envahisseur tenace qui peut transformer un milieu naturel ouvert en bois ou sous-bois presque impénétrable! Ses baies constituées de graines sont disséminées par les oiseaux et le vent. Le Nerprun peut rapidement envahir une forêt en moins de 25 ans, voire en une décennie! Cet arbuste très touffus procure de l'ombre qui freine la croissance et le développement de plusieurs herbacées et oblige les espèces indigènes à se déplacer ailleurs. En outre, le genre Rhammus entre dans un cycle d'une maladie fongique connue sous le nom de "rouille couronnée d'avoine" qui attaque les nouvelles récoltes d'avoine, dont nous dépendons économiquement. Quant aux espèces d'oiseaux indigènes de chez nous, plusieurs individus gobent le fruit, cette baie de couleur plutôt noirâtre, sans trop connaître les conséquences de leurs gestes. Dans plusieurs cas, ce fruit est reconnu pour provoquer une diarrhée ce qui peut, dans certains cas, êtres fatales, surtout dans des conditions climatiques extrêmes ou pour des jeunes individus. Pour les espèces introduites d'Europe tel que l'Étourneau sansonnet entre autres, ce fruit semble constituer un aliment sans danger. Ainsi, l'Étourneau sansonnet devient un excellent agent de dissémination de cette espèce de plante. On remarque également que cet arbuste ne constitue pas un bon choix de nidification pour les oiseaux nicheurs...

Sumac vinaigrier.


Fruits de l'Herbe à puce. Même en hiver, il ne faut pas les toucher!


Quenouilles.


 Nid d'oiseau nicheur superposé sur un autre.


Corneille d'Amérique (zone 3).


Cette Corneille d'Amérique était en train de "fouiller" un nid. Est-ce le sien de l'année passée?


Corneille d'Amérique en vol.


Trace laissée par Homo sapiens sous le pont de l'autoroute de l'Outaouais. Beaucoup de gens considèrent le ruisseau de la Brasserie comme un lieu écologique moribond et une décharge publique.

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Troisième exploration hivernale (équipes Mélissa et Mélodie Courchesne, Marianne Métivier, Chantal Picard, Sophie Paré et Pénélope Desgagné)


Parcours d'une durée de 2h30 par Mélissa et Mélodie Courchesne. Cartes provenant du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Courtoisie du COO.


Parcours d'une durée d'une heure par Marianne Métivier, Chantal Picard, Sophie Paré et Pénélope Desgagné.


Hier soir (16 février), nous avons eu l'idée d'aller explorer en mode nocturne le ruisseau de la Brasserie afin de savoir si il y avait des hiboux. Un autre groupe d'observatrices ( Marianne, Chantal, Sophie et Pénélope)a eu également la même idée, sauf à une heure plus tardive. Notre observation s'est déroulé vers 16h30 jusqu'à 19 heures dans la zone 6 (embouchure du ruisseau, près du boulevard Fournier), zone 5 (sur le côté urbain seulement), zones 4 et 3 (embranchement des autoroutes). L'autre groupe a exploré les zones 2 et 3 vers 21 heures jusqu'à 22 heures. Il faisait un froid glacial et il semble que les oiseaux ne voulaient pas sortir de chez eux! La circulation dense des automobiles sur les autoroutes a énormément gêné les sons de la nature. On ne pouvait pas percevoir le moindre hululement dans cette cacophonie urbaine! Même constat dans l'autre groupe, qui ont cru, un moment donné entendre "quelque chose"...Déprimant.

Crépuscule sur l'embouchure du ruisseau.


Vue sur l'embouchure (zone 6, près du boulevard Fournier). Il y avait encore des pêcheurs à cette heure.


Dans cette zone, les marais sont omniprésents. On note la présence de bois rongé par les Castors du Canada.


Cet arbre témoigne de la présence des Grands Pics dans cette zone.


Nos amis les Cerfs de Virginie sont toujours en pleine forme! (zone 5)


Vers le crépuscule, ils sortent des boisés pour faire leur ronde (zone 5).


Les Cerfs de Virginie empruntent rarement les sentiers balisés par l'homme. Ils suivent leur propre itinéraire qu'on appelle "ravage" (ici sous le pont limite zones 4-5). Nous avons encore repéré de l'urine verte.

Certains observateurs de la faune rapportent sur les blogues cette observation de l'urine de couleur bleu-verte des Cerfs de Virginie en hiver et l'attribuent à une substance chimique provenant d'une plante que les cerfs mangent. Mais de quelle plante s'agit-il? Une de nos collègues, Caroline Piché, croit que dans notre cas, la coupable serait le Sumac vinaigrier. Il y en a beaucoup sur le site et il est connu comme une source d'alimentation importante pour les cerfs en hiver. Le Sumac vinaigrier contient des anthocyanines. Ce sont des pigments comme ceux qu'on trouve dans le chou rouge, qui sont rouge à pH acide et qui virent au bleu-vert à pH alcalin. Comme l'urine des ruminants est alcaline, elle expliquerait l'origine de la couleur inhabituelle de l'urine des Cerfs de Virginie. (voir: http://samcook.areavoices.com/2011/02/23/now-we-know-why-some-deer-urine-is-blue/).

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Quatrième exploration hivernale (équipe Caroline Piché et Josée Soucie)


Zones explorées par Caroline Piché et Josée Soucie. Carte provenant du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Courtoisie du COO.


Mon amie Josée et moi sommes allées nous aussi nous promener au ruisseau de la Brasserie. C’était le 18 février 2013 vers midi, il faisait beau soleil. On est restées aux abords du boulevard Fournier (zones 5 et 6). La quantité de traces d’animaux sur le ruisseau gelé et dans les sous-bois était vraiment impressionnante. L’expression “corridor écologique” prend ici tout son sens!




Traces de Loutre de rivière et de Cerfs de Virginie en dessous du pont du boulevard Fournier.



Parmi les pistes des Cerfs de Virginie, Josée a remarqué une piste de Loutre de rivière. La photo a été prise directement en dessous du pont du boulevard Fournier. On voit bien les empreintes de pattes et aussi la longue trace continue laissée par le corps. La Loutre de rivière arrivait de la zone 6 et continuait son chemin dans la zone 5 en longeant de près le rivage (coté sud). On n’a pas suivi la piste jusqu’au bout, donc on ne sait pas d’où elle venait ni où elle allait. On n’a pas vu d’eau libre.

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Cinquième exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne)

Exploration des zones 5 et 6. Carte provenant du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Courtoisie du COO.


En matinée (23 février 2013), malgré un temps morose, nous sommes allées au parc Moussette pour observer et photographier différentes espèces d'oiseaux, puis en revenant en autobus, nous avons décidées d'aller voir s'il y avait du nouveau dans le ruisseau de la Brasserie. Nous avons parcouru essentiellement la zone 6 (l'exutoire) et la zone 5. La température était clémente et une fine pluie de neige tombait par période. Mais les oiseaux brillaient par leur absence! Toutefois, il y avait du changement sur le ruisseau. Bien que la glace était encore solide, il y avait des zones totalement dégelées. Cela pouvait devenir dangereux par endroit. En parcourant la berge du ruisseau à pied, nous remarquons  au loin une énorme forme noire! Elle est si imposante qu'on croit d'abord à un Ours noir, ou du moins un jeune. Mais est-ce possible sur le ruisseau de la Brasserie?? Avec la caméra, on marche à toute vitesse sur le ruisseau vers la forme qui se gratte nonchalamment le cul!


Voici le premier Castor du Canada de l'année! En deux-trois mouvement, il est allé se réfugier sous l'eau près des marécages! Certains castors aux mensurations particulièrement imposantes peuvent atteindre jusqu'à 45kg!


Trou du castor.


Lorsqu'un castor s'aperçoit de votre présence, il se cache puis réapparaît une minute après. Si par malheur vous faites un seul mouvement, il disparaît pour environ une vingtaine de minutes!


Près du marécage, les traces du Castor du Canada trahissent sa présence...


La patte postérieure du Castor du Canada peut être très grande et est plantigrade.


Le talon s'imprime presque toujours (ici près de la berge de l'exutoire du ruisseau). Lorsque le castor marche, l'empreinte de ses pattes postérieures, plus lourdes et massives, effacent les traces de ses pattes antérieures.


De l'autre côté de la berge (côté urbain), on repère un autre trou de castor près de la sortie d'égoût. Nous soupçonnons qu'il s'agit d'une autre porte de sortie. Le Castor du Canada a eu juste le temps de fuir...Il s'agit peut-être du même individu.


Les castors peuvent avoir un réseau de canaux d'une dizaine de mètres sous l'eau pour transporter leur nourriture. Ici, le Castor du Canada avait commencé à transporter des branches. Durant l'hiver, le castor puise sa nourriture dans sa réserve d'alimentation au fond de l'eau.


Branches mâchouillées par le Castor du Canada.


Très farouche, le Castor du Canada s'active dès le crépuscule. C'est pour cette raison que les gens ne le voit presque jamais en plein jour. Le Castor du Canada est une espèce très abondante dans la région de l'Outaouais. Chaque année, il  bouche les canalisations de la ville de Gatineau! En voir un près d'une bouche d'égoût nous le confirme!


Les prémisses du printemps. Près du marécage, des Corneilles d'Amérique ont profité du dégel pour se déshaltérer.


Traces de Corneille d'Amérique.


Une nouvelle couche de neige ayant recouvert les petites traces de ce rongeur, il est difficile de l'identifier.


On franchit le pont qui marque l'embouchure du ruisseau (zone 6). On note le ravage des Cerfs de Virginie. Ceux-ci, au nombre de trois, étaient dans le boisé de la zone 6, puis sont revenus dans leur aire d'alimentation habituelle de la zone 5.


Tout au long de la berge de l'embouchure un autre type de traces suit le même trajet que le Castor du Canada...


...et remonte vers la zone 5. L'animal  longeait la berge et explorait les recoins et les cavités le long du ruisseau. Il s'agit vraisemblablement d'une Loutre de rivière.

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Sixième exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne, Gérard Desjardins)


Carte provenant du Guide des sites d'observation des oiseaux de l'Outaouais. Courtoisie du COO.

Ce samedi (2 mars 2013), nous avions prévu d'aller faire notre petite exploration habituelle en matinée, quand par un coup de téléphone, Gérard Desjardins, le président du Club des ornithologues de l'Outaouais, est venu se joindre à nous pour midi. En commençant par la zone 5, nous sommes descendus progessivement jusqu'à un petit pont dans la zone 3. Le temps était légèrement humide et morose. Le climat s'adoucit et la récente chute de neige a épaissi la couche de neige au sol rendant plus difficile la libre circulation de certaines espèces animales telles que le Cerf de Virginie. Partout, les arbres commencent à bourgeonner, signe que le printemps se pointe plus tôt cette année, encore une fois. L'ouverture des glaces s'élargit, découvrant ici et là de petites surfaces d'eau libre. Les oiseaux font leur timide apparition: cinq Mésanges à tête noire nous accompagnent suivi d'un Roselin familier femelle qui se cache sous le viaduc du boul. Montclair. Trois Corneilles d'Amérique nous survolent et plusieurs Canards colvert nagent tout près du viaduc du boul. des Allumettières. La présente période printanière, qui marque la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps, peut constituer pour plusieurs Cerfs de Virginie une période critique qui se solde souvent par un taux de mortalité élevé.


Pour économiser leur énergie et trouver ainsi plus facilement leur nourriture, les cerfs suivent essentiellement leur réseau de pistes appelé "ravage" mis en place grâce à leurs déplacements hivernaux fréquents. Pour les Cerfs de Virginie du ruisseau de la Brasserie, le mois de mars semble être un mois assez difficile puisque la nourriture disponible s'épuise. En conséquence, les cerfs sous-alimenté et affaiblis peuvent se briser les pattes en s'enfonçant dans une croûte épaisse de neige. Comme ici dans la zone 5, cette biche a de la difficulté à se déplacer dù au faible support de la croûte nivale.


Ce qui nous a surpris c'est le risque qu'elle prend pour traverser le ruisseau qui dégèle. La biche est passé de l'autre côté de la rive dans l'espoir de trouver un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Nous espérons qu'elle trouvera des aliments de qualité en quantité suffisante.


Autre détail surprenant: une bordée d'un mètre de largeur de neige grise inhabituelle près du pont de l'embranchement des autoroutes (limite zone5). Cette neige brunâtre contenait une certaine quantité de sel de déglaçage.Une souffleuse a probablement dû passer sur le pont pour se débarasser du surplus de neige accumulé en bordure de l'autoroute. Les autorités compétentes (Transport Québec et du Développement durable, Environnement et Faune) se rendent-ils compte de l'impact cumulatif de ce geste sur la santé du ruisseau? En effet, le sel de voirie va éventuellement couler dans le fond du ruisseau et changer la composition chimique de l'eau (pH) et nuire aux êtres vivants (flore et faune). Pour en savoir plus sur les effets secondaires dans un ruisseau, cliquez ici.


Un des effets flagrants de cette pollution: les arbres à proximité des ponts développent une pousse de branches extravagantes qu'on appelle communément "balais de sorcière".


Sur ce plan rapproché, on peut voir une myriade de branches pousser dans tous les sens sur la branche principale.


On découvre la trace d'un élégant prédateur: le Renard roux. Celui-ci sortait de la forêt et explorait le ruisseau.


Sous le pont (limite zone 5), trace d'une espèce indéterminée.


Trace de Castor du Canada. On voit clairement la patte antérieure.


En franchissant la zone 4, juste sous le pont, nous faisons une macabre découverte!


Une pauvre biche gît morte sur le ruisseau dans un tas de neige sale à proximité du pont...


Tout d'abord, on croit que la malheureuse a été percuté par un véhicule de bonne taille et que son corps, sous l'impact, a été balancé par-dessus le pont. L'animal a de la bave mélangé avec du sang près de la bouche et son poil est humide (sueur?) par endroit. Son anus n'est pas souillé d'excréments.


En soulevant le corps, Gérard remarque que les membres de la biche ne sont pas cassés et qu'il n'y a aucune trace d'impact sur son corps (derrière affaissé, cage thoracique défoncée, etc). Tout ce qu'on voit est un filet de bave ensanglanté qui lui sort de la bouche et du museau. Notre biche serait-elle morte empoisonnée? Le sel présent dans la neige, denrée habituellement recherchée par les cerfs, était-il consommable? Sa mort remonte à 24 heures au moins.


Mélissa et Gérard transportent la carcasse sur la terre ferme à l'abri des regards...


Selon un agent de la Faune que Gérard a consulté en automne 2013, la biche serait probablement morte d'une surdose du sel de glace, qui contient d'autres éléments chimiques pouvant être nocifs pour l'animal. Le sel de glace déversé annuellement dans le ruisseau représente donc à long terme un danger pour la biodiversité.


Le dégel est amorcé. Ici, des rapides (limite zone 4).


Dans la zone 3, on observe une multitude de traces d'animaux venus s'abreuver au point d'eau ou tout simplement traverser le ruisseau.


Zone 3 (embranchement des ponts). Les pistes d'animaux se poursuivent jusqu'en dessous des ponts. Remarquez sous le tablier de l'autoroute les glaçons accrochés à l'un des puits d'écoulement. L'eau s'écoule direcetement dans le ruisseau...


Sortie d'un égoût. Par la présence des traces, un animal y a trouvé refuge.


Trace de Raton laveur sur le ruisseau.


Autre trace fraîche de Raton laveur sous le pont.


Un sans abri (absent heureusement!) couche sous les ponts. Il a voulu protéger son matelas en le recouvrant d'un grand morceau de carton.


Ruisseau de la Brasserie (zone 3), à proximité de l'école secondaire de l'Île.


Autre panorama des marais. En avant-plan, des Sumacs vinaigriers.


Encore une fois, près des ponts, les arbres subissent les contrecoups du sel de glace...


Le sel mis sur les ponts peuvent endommager les structures. Ici, des renforcements ont été faits récemment sous l'un des viaducs. Remarquez encore une fois, la bouche de caniveau qui permet à l'eau de ruissellement des routes de s'écouler librement vers le ruisseau. Les aménagements réalisés pour éliminer les eaux de surface sont TOUS dirigés vers le ruisseau. Par exemple, sous le viaduc du boul. Montclair, il semble s'écouler des eaux teintées de trace de pétrole. Les sols sont-ils contaminés?


Vue du marais. On voit que le ruisseau est au coeur d'une zone urbanisée.


Le couvert glacé du ruisseau se retire lentement laissant apparaître son tracé sinueux sous la bonne garde des grandes quenouilles que l'on peut apercevoir sur sa rive ouest.


Le Sumac vinaigrier pousse en abondance sur le sentier près de l'école secondaire de l'Île. Il représente une manne pour le Cerf de Virginie. En effet, la partie rougeâtre contient des protéines nécessaire à leur survie en hiver. Malheureusement, les cerfs n'osent pas trop s'aventurer dans les endroits trop fréquentés par les chiens (traces en abondance) et leur maître!


L'espace ouvert de ce sentier près de l'école pourrait être reboisé de conifères qui attireraient encore plus d'espèces animales (il n'y a que des feuillus) et permettrait aux randonneurs de se sentir au coeur d'une forêt.


La piste cyclable bordant le ruisseau de la Brasserie est très fréquenté par les skieurs et les randonneurs qui s'adonnent à leur activité sportive gratuitement. Cette famille d'anglophone provenant d'Ottawa, a aménagé depuis peu dans la ville de Gatineau et a découvert rapidement les bienfaits récréatifs et la qualité de vie que procure la nature du ruisseau de la Brasserie.


Vue du ruisseau sur le pont (zone 3), localisé en arrière de l'école secondaire de l'Île, secteur Hull. Au loin, l'hôtel Hilton et le Casino du lac Leamy. Nous sommes revenu sur nos pas après 2h30 d'exploration.

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Septième exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne)


Carte du ruisseau de la Brasserie. Courtoisie du COO.


Par cette journée ensoleillée et exceptionnellement chaude (9 mars 2013), nous avons assisté à une conférence sur l'histoire du ruisseau et sa biodiversité, prévue en début de l'après-midi. On apprend que le ruisseau a été beaucoup malmené à travers le temps et continue de l'être encore, que ce soit par ignorance ou inconscience...Toutefois, la Nature n'a pas dit son dernier mot et nous avons décidées après la conférence d'aller aux nouvelles du ruisseau...Nous avions eu quelques difficulté en se promenant dans la zone 5 car la neige encore épaisse fondait de plus en plus. Nos bottes prenait l'eau et la chaleur nous obligeait même à enlever nos manteaux d'hiver! Avec une température pareille, le ruisseau avait encore changé d'aspect à seulement une semaine d'intervalle depuis notre dernière exploration et certaines espèces d'oiseaux amorçaient un retour en force. Durant notre randonnée de 2 heures à travers les zones 2,3, 4 et 5, nous avons vu trois Mésanges à tête noire, trois Corneilles d'Amérique, 14 Canards colvert25 Pigeons biset et trois Goélands à bec cerclé qui ont survolé le territoire.


Qu'est-il arrivé à notre castor? Celui-ci a continué à se gaver de branchage en les faisant sortir de sa réserve de nourriture. En regardant de l'autre côté de la rive, on aperçoit le Castor du Canada qui se dandine nonchalemment dans le bois!


Voilà Papa Castor... et sa compagne! Les Castors du Canada forment souvent un couple avec leurs petits. La cellule familiale peut comprendre 10 à 12 individus.


Plan rapproché de la tête du Castor du Canada. Celui-ci semblait nous avoir reconnu car il ne s'est pas enfui. En revanche, l'autre castor semblait un peu méfiant...


Sur cette photo, on voit les incisives jaunâtres de la bête. Le castor est le seul animal après l'homme qui modifie son environnement. On remarque ses yeux très petits placés haut sur sa tête. Ce genre de configuration que l'on retrouve chez les crocodiles ou les hippopotames est typique des animaux qui nage en surface.


On le voit en train de mâchouiller son morceau de bois. Toutes ces photos ont été réalisées à une distance de 2 mètres du sujet!


À proximité de l'habitat du Castor du Canada, la fonte continue, créant des petits étangs...

En parcourant la zone 5, on remarque l'absence des Cerfs de Virginie en dépit des récents ravages...Sont-ils parti ailleurs à cause du manque de nourriture? Nous avons fouillé aussi leur aire d'alimentation. Nous ne les avons pas trouvé, sauf ceci...


...Un pseudo-chasseur qui se croit peut-être dans une émission du "Survivant"?

Entretemps, qu'est-il arrivé à la carcasse de la biche?


Une semaine s'est écoulée depuis la macabre découverte et les charognards ont déjà commencé à dévorer la carcasse. On remarque ici les poils arrachés, l'arrière-train et le ventre à demi-dévorés. Le pis de la biche a été arrachée et mis de côté à proximité. Les nécrophages de type canidés  dédaignent en général cette partie de l'animal. Au fait, de quel canidé s'agit-il? Les Coyotes se nourrissent habituellement à l'intérieur de la cavité abdominale en prenant soin de retirer l'estomac et les viscères qui ne sont pas vraiment dévorés. Les côtes de la biche seraient aussi brisées et mâchonnées. Ici, le ventre de la biche était presque intact, mais un peu affaissé par le retrait des organes.


Sur cette photo, on voit que les charognards ont dévorés les viscères par l'arrière-train. Les chiens préfèrent commencer par  l'anus en mâchonnant. Toutefois, ceux-ci se nourrissent rarement d'une carcasse et n'y reviennent pas. Reste le Renard roux qui devient charognard durant l'hiver. Pour lui, l'éviscération peut représenter un travail laborieux, aussi fera-t-il des brêches successives dans la carcasse. Une trace découverte près de la dépouille semble d'ailleurs confirmer sa présence.


Aux alentours de la carcasse, la neige sale mêlée au sel  continue de fondre dans le ruisseau tandis que l'activité humaine se réveille de la torpeur hivernale: boîte de conserve, bouteille de plastique et panier d'épicerie lancés par-dessus les ponts sont presque impossible à récupérer à cause de la glace fragile...


De la boue et du sel...(zone 4)


Le triomphe du capitalisme...


Durant tout l'hiver, le dessous du pont était dénué de vie. Mais en ce mois de mars, la saison de reproduction des Pigeons biset s'ammorce. Ils se ressemblent par bande (on en a vu au moins 25!) et beaucoup d'entre eux reviennent fréquenter le pont de la zone 5 pour nidifier. Étrangement, ces Pigeons biset n'aiment pas beaucoup se faire photographier. Dès qu'on braque l'objectif sur eux, ils disparaissent dans les entrailles du pont!


En comparant les photos des précédentes explorations, on voit nettement le retrait des glaces...Le ruisseau est totalement libre. Des rapide formées en contrebas profitent déjà à quelques Canards colvert.


Il y a une semaine à peine, des animaux pouvaient encore circuler sur la glace et passer sous les ponts. Maintenant ce n'est presque plus possible.


En circulant sous l'autoroute de la Gatineau, une odeur de thérébentine nous prend à la gorge. Un taggeur absent avait achevé de dessiner sur le mur et avait laissé son aérosol sur les lieux.  Toujours cette insconscience environnementale...En ramassant la bonbonne pour la jeter, on se rend compte que tout au long de notre randonnée dans ces zones particulièrement achalandées, il n'y a AUCUNE poubelle sur les lieux.


Nos premiers Canards colvert! En tout 14 canards (des couples) qui pataugent et se nourrissent de plantes au fond de l'eau (zone 3, près de l'école secondaire de l'Île). 


Canard colvert femelle.


Canard colvert atterrissant sur la surface de l'eau.


Un Goéland à bec cerclé survole le secteur rejoint par deux autres de ses congénères (zone 3).


Champignon de type coltricia suspendu à un arbre à proximité d'un pont (zone 3).


Vue sur le pont. Le ruisseau est presque dégagé de la glace.

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Huitième exploration hivernale (équipe Mélissa et Mélodie Courchesne)


Carte du ruisseau de la Brasserie. Courtoisie du COO.


Cette semaine, une chute de neige s'est abattu sur la région de l'Outaouais, faisant descendre considérablement la température. Le jour de notre exploration (16 mars 2013), il faisait un froid...de canard malgré un soleil radieux. En commençant par la zone 5 (boulevard Fournier), nous sommes descendu  jusqu'au Théâtre de l'Île qui est l'exutoire du ruisseau de la Brasserie (zone1). Au cours de notre randonnée, notre caméra a malheureusement tombée en panne, de sorte que nous avons manqué l'occasion de photographier un troupeau d'une quinzaine de Cerfs de Virginie (ils sont revenus!) et un Renard roux qui courait à travers les marais de la zone 5 avant de rentrer dans la forêt! Quant au cadavre de la biche, les charognards ont poursuivi leur travail. La carcasse dégageait une vague odeur d'ammoniac et de merde...


Tout au long de notre parcours entre les zones 5 et 3, on remarque les nombreuses traces de Renard roux. Celui-ci est plus actif qu'auparavant.


Une chose qui nous a vraiment énervée durant la randonnée est le nombre impressionnant de bonbonnes d'aérosol abandonnées par les taggeurs (zone 5).


Ces "artistes" ne se gênent même pas de lancer leurs déchets directement dans le ruisseau (zone 3).


Comme si c'était pas assez, on retrouve des planches lancées à travers les rapides du ruisseau (zone3). C'est en grimpant au bord de la berge que nous faisons une remarquable découverte...


Des traces de Bernaches du Canada! Vous pouvez comparer la taille de l'animal par rapport à une trace de pied humain.


Et elles sont là! Voici un groupe de 5 individus composé de jeunes adultes (zone 3, un peu plus au sud de l'école secondaire de l'île). On reconnaît 11 sous-espèce de cet oiseau qui vivent en Amérique du Nord. La Bernache Branta canadensis maxima ou dite résidente ou géante est la sous-espèce qui niche en Outaouais. Pour en savoir plus sur les Bernaches du Canada, cliquez sur ce lien.


Dans un groupe, il y a toujours une Bernache du Canada qui fait le guet pendant que les autres broutent. Il y a peu de dimorphisme sexuel chez la Bernache, hormis la taille légèrement plus petite de la femelle.


Issue de l'élevage et relâchée ensuite aux États-Unis dans les années 30, la Bernache du Canada dite résidente migre peu et ne craint pas l'Homme. Elle s'est donc adaptée à la vie citadine, notamment dans les parcs où elle niche depuis le début des années 90. Sa présence en grand nombre peut être considérée comme une nuisance car ses fientes vertes causent des dégâts environnementaux. Par conséquent, la Ville de Gatineau demande à ses citoyens de ne pas les nourrir.


La Bernache du Canada est une espèce migratrice. Elle peut vivre jusqu'à 15 ans en milieu naturel. Sa chair est succulente et elle est une des grandes favorites des chasseurs.


De l'autre côté de la berge, on note de nombreuses traces de Loutre de rivière.


On voit la palmure médiale sur la première trace en bas de cette photo.


Un égoût au bord de la berge: la Loutre de rivière est passée par là.


On approche du boulevard des Allumettières (limite zone 3). Quelques Canards colverts nagent là-bas. Durant notre exploration, on comptera pas moins de vingt Canards colverts. On a aussi vu passer un Cardinal rouge femelle et deux Mésanges à tête noire.


Ce Canard colvert remontait la pente à toute vitesse pour venir nous voir croyant que nous avions de la nourriture. Un tel comportement ne se voyait pas dans les années 80.


Nous pensons qu'il s'agit ici d'un hybride Canard colvert X Canard noir. Les deux espèces étant très proche génétiquement parlant, les cas d'hybridation ne sont pas rares.


Admirez-moi!


La cane du Canard colvert aux couleurs d'automne.


Profitons d'un bain de soleil!


Zone 2: le fameux Pont à arches. Cette zone est la plus urbanisée du ruisseau.


Durant les années 30, le gouvernement a permis aux chômeurs d'avoir du travail en transformant les marais en écluses digne du Canal Rideau!


L'Écureuil noir typique de la région. C'est la version mélanique de l'Écureuil gris.


Perché sur un lampadaire, ce Goéland à bec cerclé bravait le froid en équilibre sur une patte!


En dépassant la rue Montcalm, on chemine vers le Théâtre de l'île, en plein centre-ville pas loin du boulevard Taché (zone1). Il s'agit de l'exutoire du ruisseau. C'est là que le ruisseau prend sa source.

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 En résumé, nous avons observé:

Les Oiseaux (12 espèces):
  • Bernache du Canada (5)
  • Canard Colvert (20)
  • Canard noir (2)
  • Cardinal rouge (1)
  • Corneille d'Amérique (10)
  • Goéland à bec cerclé (4)
  • Grand Pic (présence)
  • Jaseur boréal (30)
  • Mésange à tête noire (12)
  • Pic chevelu (3)
  • Pigeon biset (25)
  • Roselin familier (1)
Autres animaux (9 espèces):
  • Castor du Canada (2)
  • Cerf de Virginie (15)
  • Chat domestique (présence)
  • Écureuil noir (3)
  • Loutre de rivière (présence)
  • Mulot (1)
  • Raton laveur (présence)
  • Renard roux (1)
  • Souris à pattes blanches (présence)
  • Spongieuse (Papillon)

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